Histoire

 

L'histoire de Teriya Bugu commence avec celle du Père Bernard Verspieren : celle de son arrivée au Mali à la fin des années 40, de sa conversion au développement rural et de sa rencontre avec Lamine Samaké au bord du fleuve Bani. A son décès en 2003, ce sont l'AEDR - l'Association d'Entraide pour le Développement Rural - au Mali et l'AAPBV - l'Association des Amis du Père Bernard Verspieren - en France qui prennent le relais et dirigent Teriya Bugu pour en faire un centre de développement rural durable et intégré à la pointe de l'innovation.







LE PÈRE BERNARD VERSPIEREN, UNE VIE AU SERVICE DU MALI
Le Père Bernard Verspieren est né dans le Nord de la France en 1924. Passionné d’agriculture, il décide de poursuivre ses études dans ce domaine à l’école de Purpan dont il sera diplômé. Agé de seulement 19 ans, il s’engage alors chez les Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs). Après quatre années de séminaire, il est ordonné prêtre à Carthage puis part au Mali, alors Soudan Français. C’est le début d’une passion, d’un véritable amour pour ce pays qu’il habitera toute sa vie.

SES DEBUTS AU MALI (EN PAYS BOBO) :
Il commence sa mission en pays Bobo, à Mandiakuy. Entre les années 1951 et 1959, il y construit 6 églises. Cependant, il commence déjà à s’intéresser aux problématiques de développement et quand Jean XXIII, « le pape de son cœur », déclare : « pas d’évangélisation sans développement, pas de développement sans évangélisation » le Père Verspieren se lance dans une aventure de plus de quarante ans, qui le verra s’impliquer dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la santé, l’éducation, l’hydraulique ou encore la promotion féminine.
Il commence par créer deux écoles d’agriculture : à Tominian en 1966, puis au Koni. Ces écoles fonctionnent selon un modèle original : il y fait venir des couples pendant un an pour les initier à des techniques modernes agricoles avant de les renvoyer dans leur village avec une charrue et une paire de bœufs de trait.

MALI AQUA VIVA, « L'EAU, C'EST LA VIE ! »
En 1973, une sécheresse terrible dévaste le Sahel et la famine cause la mort de milliers de personnes. Sollicité par les plus hautes autorités maliennes, le Père Verspieren crée à San l’association Mali Aqua Viva. Sous le slogan « l’eau c’est la vie » débute alors la plus fantastique campagne de forage que le Mali ait connu. Plus de 4 000 forages sont à porter à l’actif de l’association, qui existe encore aujourd’hui. Comme il le disait lui-même, après l’eau bénite, le Père Verspieren se lance dans le défi de l’eau potable !
Les premiers forages sont alors équipés de pompes à pied ou à main. Puis un jour, le Père découvre en Corse une des premières pompes solaires à photopiles. Quoi de mieux pour le Mali où le soleil ne voile que rarement sa face ? La première pompe solaire du pays est installée en 1977. Le Père en installera plus de 125 et deviendra le pionnier des énergies renouvelables au Mali.
Infatigable bâtisseur, il construit dans le même temps des écoles et des dispensaires, crée des jumelages entre villes françaises et maliennes, s’occupe de groupements féminins et de centre de réadaptation orthopédique. Mais plus que partout ailleurs, son amour pour le Mali et pour ses habitants est visible dans sa dernière œuvre : Teriya Bugu.

TERIYA BUGU, L'HISTOIRE D'UNE AMITIE :
L’histoire de Teriya Bugu commence dans les années 60, au bord du fleuve Bani, affluent du Niger, à l’ombre d’un arbre, un grand caïlcédrat. Au cours d’une partie de chasse à l’antilope, le Père Verspieren rencontre un pêcheur Somono du village de N’Goron : Lamine Samaké. La famille de Lamine va mettre des terrains à disposition du Père, qui va s’installer sur place au début des années 80. De leur amitié naîtra alors un rêve qui se concrétisera pour devenir « Teriya Bugu », qui signifie « la case de l’amitié » en langue locale bambara.
Grand bâtisseur dans l’âme, il développe au bord du Bani une ferme modèle. Vergers, potagers, grandes cultures, élevages, pisciculture, il essaye tout, démontrant ce qu’il est possible de faire au Mali avec de l’eau, de la volonté et de l’amour.
Il fait également de Teriya Bugu un laboratoire des énergies renouvelables : les énergies solaires, éolienne et même le biogaz y sont essayés et fonctionnent encore plus de 20 ans après.
Autour du Père s’est ainsi construit progressivement le village de Teriya Bugu, une véritable oasis qui fait aujourd’hui partie du patrimoine du Mali.

TERIYA BUGU DEPUIS 2003 :
En 2003, le Père Verspieren nous quitte. L’AEDR, ONG de droit Malien reprend les rênes de Teriya Bugu. Parallèlement, la famille et l’entourage du Père Verspieren s'engagent pour la pérennité du projet en créant l’Association des Amis du Père Bernard Verspieren (AAPBV) pour soutenir l'AEDR conformément à la volonté du Père.

Pour pérenniser l'avenir de Teriya Bugu, l'AEDR et l'APPBV décident de faire évoluer le modèle de Teriya Bugu principalement autour des axes suivants :
- création d'un centre de tourisme afin de générer des emplois et des revenus pour l'AEDR,
- développement d'activités économiques comme les programmes autour du karité et du sésame,
- développement de programmes de formation, de projets de développement, de recherche et d'innovation en partenariat avec des ONG et des centres de recherche internationaux.


 

UN VRAI PERE POUR DE NOMBREUX MALIENS

Chevalier de la Légion d’Honneur, le Père Bernard Verspieren a également été décoré de l’Ordre du Mérite Français. Au Mali, il a été décoré de l’Ordre National du Mérite et du Ciwara d’Excellence. Après plus de 50 ans passés au service du Mali et des Maliens, le Père est décédé le 24 octobre 2003. Il a laissé un souvenir inoubliable dans le cœur des gens qui l’ont côtoyé.